L’année dernière, le Maroc a adopté une politique nationale pour le développement du segment de l’hydrogène vert. Elle compte ainsi s’imposer comme un leader mondial au cours de la prochaine décennie.

10,69 milliards de dollars, soit 100 milliards de dirhams. C'est la somme engagée par Total Eren pour réaliser un projet de production d'hydrogène vert et d'ammoniac à Guelmim-Oued Noun, une région située au sud du Maroc.

Selon les précisions fournies le 25 janvier par des sources proches du dossier, le projet hybride, qui générera plus de 10 GW en combinant l'énergie solaire et éolienne, a reçu le feu vert de la Commission Régionale Unifiée des Investissements le 25 novembre 2021. (CRUI ) . C'est une institution chargée de résoudre les demandes liées aux décisions administratives et aux autorisations nécessaires à la réalisation des projets d'investissement.

Il convient de noter que cette étape ouvre la voie à la mise en œuvre des travaux préparatoires. Des études topographiques du site d'une superficie de plus de 170 000 hectares, une analyse de la ressource renouvelable et un avant-projet, entre autres, ont déjà été réalisés. La prochaine phase du processus consistera en études technico-économiques du bâtiment, en conception d'infrastructures électriques et en établissement d'alliances avec des fournisseurs.

Selon les prévisions de l'énergéticien, filiale du groupe Eren, détenu dans un 30% par le géant pétrolier français TotalEnergies, le projet Guelmim-Oued Noun entrera en phase active en 2025. La première production est prévue pour 2027.

A noter qu’elle créera de nombreuses opportunités pour le royaume chérifien, tant au niveau local qu’international. En fait, cela permettra d’abord au pays de décarboner certains secteurs importants de son économie, notamment les mines et le transport maritime, par exemple. Cela représente donc une opportunité de créer une filière industrielle marocaine des énergies vertes qui générera des milliers d’emplois, directs ou indirects, non délocalisables et compétitifs. Enfin, le projet permettra également d’approvisionner l’Europe en énergie propre.

Le Maroc prévoit de créer, d'ici 2030, un marché énergétique local de 4 térawattheures (TWh) ainsi qu'un marché d'exportation de 10 TWh. Un objectif qui permettra au Royaume de concrétiser sa position de leader dans l’écosystème mondial de l’hydrogène vert. C'est ce qu'indique le rapport « Géopolitique de la transformation énergétique : le facteur hydrogène », publié le 15 janvier par l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA).

Grâce à un climat favorable et un positionnement stratégique, le pays a déjà signé plusieurs accords bilatéraux pour accueillir des infrastructures de production d'hydrogène.

Source : Ecofin